Le camarade Kakashi a dit ceci:
je vous conseille le manga "Kirara" , c'a n'a rien d'obscene mais divertissant
Kirara... Du Toshiki Yui... Etant donné que ce mangaka a donné des "oeuvres" principalement au Hentai, je trouve ton interprétation de "divertissant" très grivoise...
Kirara n'est pas exactement ce qui se fait de plus soft, quant à dire "obscène", tout dépend du degré de sensibilité de chacun par rapport à ce genre de choses... Si je fournissais à ma mère un tome de ce manga, tu peux être sûre qu'elle le trouverais vraiment très obscène.
Je n'aime pas ce manga.
Comme je passe souvent des journées entières, chez mon ami libraire, j'ai l'occasion de lire à l'oeil bien des mangas... Ensuite je fais office de conseiller-clientèle
Et Kirara m'a tout de suite déplu: le dessin par ordinateur est à ce point omniprésent qu'il retire toute vie au dessin: c'est froid, très froid, et dépouillé avec ça.
Je n'ai jamais réussi à en lire un seul tome...
Comme pour les Sailor Moon ou les oeuvres plus récentes du Studio Clamp, ou une bonne partie de la production Shôjô (les mangas pour filles): il y a une impression de vide, de personnages perdus dans un immense fond blanc... C'est extrêmement désagréable.
Ceci étant, je ne cherche pas à me faire passer pour "un saint" en dénigrant ouvertement un manga très axé Shônen (les mangas pour garçons, souvent remplis de pinups pour "divertir" les jeunes japonais après leurs heures de "matraquage scolaire")...
Après tout, je suis avec intérêt une série de manga du nom de Ten² (Tenrou Tengen, "Enfer et Paradis") dessinée par Itoh Ogure, à l'origine doujinka dont les productions Hentai dépassent largement la récente production plus gentillette (encore que...).
Mais ce n'est pas cette dose d'érotisme qui rend le manga original.
Vois-tu, l'érotisme n'est excitant qu'à petites doses: lorsqu'on t'en donne à la pelle, il y a un moment où ça lasse sérieusement.
Et c'est là que le bât blesse dans les mangas Shônen: toujours des pinups à fortes poitrines qui finissent toujours plus ou moins dénudées à un moment où l'autre.
Au milieu de toute cette production hypersexuée, Rurouni Kenshin est arrivé comme un oasis au milieu du désert: un manga ayant un scénario réel, une base culturelle fiable, une design énergique, travaillé, pointilleux, des damoiselles charmantes mais qui n'ont pas besoin de répandre leurs charmes à tout va, qui ont un charisme propre, une dimension de par leur histoire, des proportions réalistes...
Kenshin, c'est une bouffée d'air frais en pleine canicule.
Et ce n'est même pas créé par un mangaka professionnel: Kenshin est le premier manga de Watsuki (même s'il s'est livré à quelques essais dans le Shônen Jump auparavant).
J'attends de voir ce que donnera sa prochaine production, même si elle sera probablement fort différente de ce que Kenshin fût.
On ne se rend vraiment compte de l'implication historique de l'auteur qu'en parcourant les deux tomes du "Guide Book", passionnants d'un bout à l'autre...
C'est une sorte de méthodologie en deux volumes de la série des Kenshin, du travail de pro... Ce Watsuki est sûrement promis à un bel avenir...
En université, lorsqu'on fournit un travail, il est essentiel de présenter une méthodologie de son travail, ainsi qu'une bibliographie... Et c'est ce que Watsuki a fait... Mais en plus il a réussi à rendre sa méthodologie conviviale, agréable...
Pour moi, Kenshin est vraiment la révélation manga de ces dix dernières années... Contrairement à DBZ dont on en a marre
Puisque, après tout, c'est toujours la même chose: un méchant veut détruire la terre, deux ou trois revirements de situation du genre: le méchant est en train de perdre puis soudainement ce sont les gentils qui sont en train de perdre...
Puis au final, deux ou trois morts qu'on réscussitera avec les boules de cristal ou quelque autre stratagème du même acabit, le méchant est mort.
Puis un autre méchant encore plus méchant et encore plus fort arrive, veut détruire la terre, et c'est reparti...
On ne frise plus le ridicule: on est en plein dedans.
J'ai lu tous les DBZ, et je leur préfère de loin les DB... Au moins, jusqu'à Mâjin Piccolo c'était assez amusant...
Aujourd'hui, je me dirige vers des mangas un peu moins connus, mais ô combien plus originaux, et qui rompent avec la tendance habituelle érigée en maître par des gens comme Hagiwara (Bastard... Ou toutes les filles font minimum du double D de tour de poitrine).
Des mangas comme Parasite, absolument fascinant de par sa réfléxion sur la nature du parasitage et qui nous renvoie au visage cette interrogation: ne sommes-nous pas nous-mêmes des parasites?
Il y a aussi un excellent manga, moins orienté sur les questions philosophiques mais en un certain sens relativement proche de Parasite: "Le Réveil du Dieu Chien"...
Enfin, il y a un manga qui, bien qu'il ne rompe pas réellement avec la "tradition" Shônen (voir Seinen, c'est-à-dire, "les mangas pour adultes"), à un styel très particulier et une ambiance très étrange, le tout mélangés à un scénario déconcertant: Gantz.
Il se marie assez bien avec les deux autres séries précitées.
Et pour ceux qui désirent un incontournable, il ya la série des Gunnm, prodigieusement bien documentée, petit bijou du manga de vulgarisation scientifique, du Asimov soft aux yeux bridés
Et comme le troisième tome de la deuxième série de Gunnm devrait être sorti... C'est l'occasion de s'intéresser à la première...