Bowling for Columbine
Publié : mer. 14 mai 2003 16:07
BOWLING FOR COLUMBINE
J'ai récemment eu l'occasion de visionner cet excellent documentaire, et désirerait vous en entretenir quelque peu.
Ce documentaire tiens toutes ses promesses: il est percutant, poignant, intelligemment mis en oeuvre, choquant même.
Mais pas dans le sens habituel du terme: il ne s'agit pas d'un grotesque "reality-show" de mauvais goût, comme celui récemment passé sur les chaînes de télévision européennes qui avait pour but de faire s'effondrer le "mythe Michaël Jackson".
On y voit la réalité, sans additifs, sans sédatifs.
Ce long métrage (120 minutes) couvre plusieurs évènements s'étant déroulés en Amérique, avec pour trame de fond la question obsédante que se pose l'américain dont le plomb n'est pas dans un chargeur mais dans la cervelle: "Sommes nous une nation de dingues des flingues, ou tout simplement une nation de dingues?" (ma signature pour la V.O.)
Et c'est ainsi que ce succèdent les images d'archives, croisées avec le reportage sur le terrain de Michaël Moore, et commentée de son humour grinçant mais tellement percutant.
Il fallait oser le faire: passer "What a Wonderful World" de Louis Armstrong comme bande-son durant un défilé d'images d'archives sur toutes les conneries qu'on faites les américains (institution de Saddam Hussein au pouvoir, entraînement de Ben Laden pour lutter contre les russes, destitution de Salvador Allende, institution de Augusto Pinochet, donation de plusieurs millions de dollars aux talibans, ...), avoir le tempérament pour oser questionner Charlton Heston (président de la National Riffle Association) chez lui, et le laisser à court d'arguments (bref, le faire passer pour un con aux yeux des millions de spectateurs qui verront le document), se pencher sur toutes les dérives de la société sans essayer de guider la pensée du spectateur, ne pas juger, et rester objectif malgré tout cela... Je pense que seul Michaël Moore y est parvenu.
Ce documentaire est dors et déjà "culte", et dérange un certain nombre de personnes. Il a fait bouger un certain nombre de chaînes de magasins en Amérique (car, en Amérique, on peut se procurer permis, armes et munitions un peu partout).
Les points les plus forts y étant abordés sont le racisme primaire vis-à-vis de "l'homme noir", la terreur qui noue les tripes de tous les américains et la société elle-même qui fabrique de la terreur pour soumettre le peuple et entraîner la surconsommation.
Mon avis, sur ce documenatire, est qu'il est encore plus bouleversant que American History X (je ne veux pas minimiser l'importance du thème abordé par ce film, car le néonazisme est un phénomène d'une ampleur considérable), car il s'agit de scènes réelles, pas simplement une interprétation.
Lorsqu'on voit les corps s'effondrer sur les bandes des caméras vidéos du lycée de Columbine, on sait qu'ils ne se relèveront pas, que ce ne sont pas des acteurs, que ça c'est réellement passé.
Ce genre de scène, vue dans un film, pourrait paraître absurde, on pourrait se dire: "c'est irréel, ça n'arriverait jamais".
Mais là, on est placé au pied du mur: il n'y a pas de possibilité de faire volte-face, car c'est la réalité que l'on voit, il faut se dire que tout cela est réellement arrivé, et on se demande sans cesse "comment?"... Le documentaire apporte certaines réponses à cette question, et fait un constat péssimiste sur l'Amérique d'aujourd'hui.
Non que le ton soit en lui-même profondément pessimiste: c'est simplement que cette réalité qui nous est là exposée ne prête pas à l'optimisme.
Je conclurais ce post par les quelques statistiques présentées dans ce documentaire, et que j'ai retenu.
L'Amérique, par an, voit plus de 11.000 de ses citoyens se faire abattre par des armes à feu, contre seulement 39 citoyens japonais mourant de cela chaque année.
Et le reste des statistiques était du même acabit: aucun pays ne dépasse plus de 700 morts tués par des armes à feu, par an.
Et, malgré les explications avancées par le gouvernement américain, la cause de toutes ces morts n'est pas la densité de population du pays, pas plus que "l'histoire violente" du pays...
Je ne vous en dis pas plus. Achetez ce film, louez-le, copiez-le, allez au cinéma pour le voir (dans certaines salles de ma région, le documentaire est encore projeté), mais quoi que vous fassiez, visionnez-le.
C'est tout bonnement hallucinant, et vous ne le regretterez pas.
Moi-même, après la première vision du film, j'étais ébahi.
Je l'ai vu 4 fois de plus depuis lors.
Et je suis toujours autant ébahi.
J'ai récemment eu l'occasion de visionner cet excellent documentaire, et désirerait vous en entretenir quelque peu.
Ce documentaire tiens toutes ses promesses: il est percutant, poignant, intelligemment mis en oeuvre, choquant même.
Mais pas dans le sens habituel du terme: il ne s'agit pas d'un grotesque "reality-show" de mauvais goût, comme celui récemment passé sur les chaînes de télévision européennes qui avait pour but de faire s'effondrer le "mythe Michaël Jackson".
On y voit la réalité, sans additifs, sans sédatifs.
Ce long métrage (120 minutes) couvre plusieurs évènements s'étant déroulés en Amérique, avec pour trame de fond la question obsédante que se pose l'américain dont le plomb n'est pas dans un chargeur mais dans la cervelle: "Sommes nous une nation de dingues des flingues, ou tout simplement une nation de dingues?" (ma signature pour la V.O.)
Et c'est ainsi que ce succèdent les images d'archives, croisées avec le reportage sur le terrain de Michaël Moore, et commentée de son humour grinçant mais tellement percutant.
Il fallait oser le faire: passer "What a Wonderful World" de Louis Armstrong comme bande-son durant un défilé d'images d'archives sur toutes les conneries qu'on faites les américains (institution de Saddam Hussein au pouvoir, entraînement de Ben Laden pour lutter contre les russes, destitution de Salvador Allende, institution de Augusto Pinochet, donation de plusieurs millions de dollars aux talibans, ...), avoir le tempérament pour oser questionner Charlton Heston (président de la National Riffle Association) chez lui, et le laisser à court d'arguments (bref, le faire passer pour un con aux yeux des millions de spectateurs qui verront le document), se pencher sur toutes les dérives de la société sans essayer de guider la pensée du spectateur, ne pas juger, et rester objectif malgré tout cela... Je pense que seul Michaël Moore y est parvenu.
Ce documentaire est dors et déjà "culte", et dérange un certain nombre de personnes. Il a fait bouger un certain nombre de chaînes de magasins en Amérique (car, en Amérique, on peut se procurer permis, armes et munitions un peu partout).
Les points les plus forts y étant abordés sont le racisme primaire vis-à-vis de "l'homme noir", la terreur qui noue les tripes de tous les américains et la société elle-même qui fabrique de la terreur pour soumettre le peuple et entraîner la surconsommation.
Mon avis, sur ce documenatire, est qu'il est encore plus bouleversant que American History X (je ne veux pas minimiser l'importance du thème abordé par ce film, car le néonazisme est un phénomène d'une ampleur considérable), car il s'agit de scènes réelles, pas simplement une interprétation.
Lorsqu'on voit les corps s'effondrer sur les bandes des caméras vidéos du lycée de Columbine, on sait qu'ils ne se relèveront pas, que ce ne sont pas des acteurs, que ça c'est réellement passé.
Ce genre de scène, vue dans un film, pourrait paraître absurde, on pourrait se dire: "c'est irréel, ça n'arriverait jamais".
Mais là, on est placé au pied du mur: il n'y a pas de possibilité de faire volte-face, car c'est la réalité que l'on voit, il faut se dire que tout cela est réellement arrivé, et on se demande sans cesse "comment?"... Le documentaire apporte certaines réponses à cette question, et fait un constat péssimiste sur l'Amérique d'aujourd'hui.
Non que le ton soit en lui-même profondément pessimiste: c'est simplement que cette réalité qui nous est là exposée ne prête pas à l'optimisme.
Je conclurais ce post par les quelques statistiques présentées dans ce documentaire, et que j'ai retenu.
L'Amérique, par an, voit plus de 11.000 de ses citoyens se faire abattre par des armes à feu, contre seulement 39 citoyens japonais mourant de cela chaque année.
Et le reste des statistiques était du même acabit: aucun pays ne dépasse plus de 700 morts tués par des armes à feu, par an.
Et, malgré les explications avancées par le gouvernement américain, la cause de toutes ces morts n'est pas la densité de population du pays, pas plus que "l'histoire violente" du pays...
Je ne vous en dis pas plus. Achetez ce film, louez-le, copiez-le, allez au cinéma pour le voir (dans certaines salles de ma région, le documentaire est encore projeté), mais quoi que vous fassiez, visionnez-le.
C'est tout bonnement hallucinant, et vous ne le regretterez pas.
Moi-même, après la première vision du film, j'étais ébahi.
Je l'ai vu 4 fois de plus depuis lors.
Et je suis toujours autant ébahi.