Ca tombe bien, j'ai une heure de répit...
Dans un premier temps, je soutiens cette égalité qui converge vers ce que tu dis :
tout + rien = absolu + néant
Bien sûr, il n' y a pas égalité entre tout et absolu, et donc naturellement entre rien et néant (naturellement, mais pas logiquement, dans le sens où le naturel s'exprime dans une dimension abélienne à 4 dimensions, abscisse, ordonnée, cote et temps, mais pas logiquement car on peut vérifier les première et troisième égalités sans vérifier la seconde selon le groupe où on les conçoit)
Avant de continuer, je tiens à préciser que j'illustre le tout par le savoir, mais il ne s'agit pas du mot savoir habituellement employé, je l'utilise ici comme illustration de la vie des hommes.
Tu dis, Séphiroth :
Tant qu'on y est, un tout et un rien ne sont jamais absolus, mais représentent un état des choses à un moment donné.
Un tout et un rien ne sont jamais absolus, mais leur somme est toujours absolue.
Un rien, comme un tout, n'est pas nul, même s'il peuvent converger, comme ni l'un ni l'autre ne sont un 1 (Ici, par commodité et pour compréhension, je représente le néant par le 0, l'absolu par le 1, mais ce ne sont que des symboles, il serait plus juste de représenter ces deux notions dans trois dimensions).
Tout et rien appartiennent à l'encadrement ]0;1[, le néant et l'absolu étant les bornes de cette boule fermée (au sens mathématique). Mais je pense que tout n'est pas forcément supérieur à rien, je dirais même que dans le cas de nos individualités humaines (différentes d'animales, je vais en parler juste après), le tout est inférieur au rien : comparer tout ce que vous savez, et tout ce que vous ne savez pas : le premier est votre tout, le second votre rien. Quoi que vous en disiez, tout < rien.
Même en fusionnant nos touts à tous, nous ne formerions qu'un bien pâle tout, et le rien l'emporterait très aisément. (Si ce n'est pas le cas chez l'être humain, il est supposé que certains animaux sachent utiliser ce procédé du partage du tout.)
C'est ainsi que certaines philosophies prônent l'âge des gens selon leur savoir, sachant que notre savoir est bien supérieur à celui des anciens (oui, n'importe qui ici sait plus de choses qu'Einstein, puisque nous savons qu'il a existé, lui ne sait pas que nous serions sur Terre, par exemple, ni tout ce qui a pu se passer depuis sa mort). Ainsi, nous serions plus vieux que n'importe qu'elle personne décédée, puisqu'il existe au moins un instant que leur savoir (leur tout, même, pourrait-on dire), n'a pas visité. Tous ceux qui lisent ceci sont plus vieux que Jeanne Calmant, notamment, selon cette théorie.
Pourquoi une différence avec le monde animal (et végétal) : tout simplement parce que nous sommes homo sapiens, donc des êtres qui savent (littéralement), ce qui nous différencie directement de l'animal, mais plus fort que ça, nous sommes homo sapiens sapiens, des êtres qui savent qu'ils savent. Nous fabriquons ainsi notre rien, par opposition à notre tout. Le monde animal, lui, ne se fabrique qu'un tout, sans en avoir conscience. La jumélisation du sapiens nous crée notre rien, et complète ainsi notre absolu (incomplet chez les animaux). En réalité, notre absolu est bien loin d'être complet, puisque nous ne connaissons qu'une partie du rien, ou bien si vous préférez, nous savons que nous ne connaissons qu'une partie du rien. Voyez, tous les jours nous apprenons des choses qu'on ne pensait pas avoir à connaître.
Le rien cherche à être comblé, le tout cherche à combler, c'est une poussée du tout dans le rien (c'est érotique, n'est ce pas?).
Un manque, lui, est un rien à la fois dans un tout et dans un rien, c'est-à-dire une particule de notre savoir, ainsi on crée une quatrième dimension (le tout et le rien dans l'absolu ne formant que trois dimensions), nommée le temps.
Le rien agit dans le temps, par le fait qu'à la fois il augmente et rétrécit : si vous m'avez bien suivi, notre rien augmente, mais le rien absolu rétrécit.
Le tout absolu (celui de l'ensemble des hommes) ne suit qu'une progression positive, et ne connaîtra jamais qu'une restriction à l'absolu (c'est déjà pas mal). Par contre, le tout d'un seul homme peut se réduire à un tout moindre. La notion de manque est impliquée par la notion de vie, de mouvement, qui est à la base du temps, la quatrième dimension. Sans vie (donc sans mouvement), nous n'aurions que des (tout+rien) figés : même si vous faisiez un copier/coller de cet instant (l'instant se définit par 4 dimensions, mais a une valeur de temps fixe, donc il peut facilement se restreindre à 3 dimensions), et que vous le placiez à une valeur de temps différente, vous auriez créé un mouvement, et donc il y aurait eu vie.
Ce que je veux dire ici, c'est que le tout et le rien évoluent dans le temps, donc la quatrième dimension, mais par l'intermédiaire de notion aussi vastes que l'apprentissage, ou le manque, entre autres...
Qui plus est, un manque est une sorte de "trou" dans la texture immatérielle de nos besoins, par conséquent, il est appelé à être rempli et ne représente pas rien.
Un manque est un rien temporel. Un rien représente ce que l'on ne sait pas et ce que l'on ne sait pas qu'on ne sait pas. Un manque s'inclue dans la première partie d'un rien, ce que l'on ne sait pas, mais cette partie contient plus qu'un manque. Un manque est une partie du rien qui a appartenu au tout, c'est ici que s'exposent les idées liées au temps.
Le manque est la partie du tout qui s'exporte dans le rien (ce qu'on ne sait pas), ce qu'on apprend est le rien qui pénètre dans le tout. La partie du rien (ce qu'on ne sait pas qu'on ne sait pas) pénètre généralement dans l'autre hémisphère du rien, mais elle peut entrer directement dans le tout, par pur hasard.
Le manque, lui, est à l'origine un tout qui se transforme en rien, il est donc à la fois une partie de tout comme une partie de rien, bien qu'à un instant donné, il n'appartienne qu'à une des deux notions, soit le rien, soit le tout.
Le temps joue pour le manque l'identité partielle de son appartenance.
Tant qu'on y est, un tout et un rien ne sont jamais absolus, mais représentent un état des choses à un moment donné.
Ce n'est pas parce que "tout" est présent à un moment que celui-ci sera toujours un "tout".
Admettons que vous sachiez tout ce qui est passé et présent: dans une seconde, vous ne saurez plus tout.
Dans une minute, on en sera loin.
Dans une heure, votre tout ne sera plus qu'une grande fraction de la connaissance absolue, pas sa totalité.
Oui, le temps fait évoluer le tout et le rien, puisqu'il crée le manque (l'oubli est un manque) et l'apprentissage, facteurs primordiaux de la progression du tout et du rien.
Ce que l'on sait maintenant n'est pas rien comparé à ce que l'on saura demain, mais ce n'est pas grand chose. Vous serez conditionné par le manque et l'apprentissage qui sont ce qui vous font vivre (je vois ici le manque et l'apprentissage dans les sens les plus larges possibles, comme je voyais le savoir pour illustrer la vie humaine).
Quant au futur, je pense qu'on peut ressentir le futur proche, parce que les mouvements du présent façonnent le futur, et que certaines actions présentes laissent prévoir un futur immédiat évident, mais dans le long terme, il n'y a rien.
Je ne crois pas qu'on ressente ce futur proche, mais plutôt on le façonne à partir du présent, dans le sens où il existe un décalage entre la réalité absolue et l'instant où l'on vit cette réalité absolue, cet instant étant la réalité relative, et qu'inconsciemment on veut se 'mettre à jour', se placer sur cette particule temporelle de la réalité absolue. Bien sûr, ce que nous vivons ne nous surprend pas par rapport aux secondes précédentes la plupart du temps, c'est pourquoi on peut penser qu'on ressent ce futur proche. En fait, il existe plein d'événements (plus ou moins tragique, j'illustrerai mon propos par les attentas de Madrid) où les gens sont étonnés de ce qu'il leur arrive : même s'ils n'en sont pas conscients, dû à la tragédie qu'ils subissent, ce sont des instants qu'ils n'auraient pas imaginés quelques secondes plus tôt : ils avaient anticipé leur futur proche, mais certainement pas ce qui leur est arrivé.
Plus on veut imaginer un futur lointain, plus les erreurs sont possibles, et plus importantes elles sont, puisque beaucoup plus d'éléments ont contribué à ces nouveaux présents (présent = instant). Le futur proche, c'est le présent plus une courte durée pendant laquelle des événements se sont passés. Si on a plus de mal à imaginer le futur en fonction qu'il soit lointain ou pas, c'est parce qu'une masse inconsidérable ou pas d'événements ont eu lieu, qui ensembles contribuent à éloigner le futur de ce qu'on pouvait imaginer.
Mais c'est là qu'on pourrait éventuellement faire intervenir la théorie des univers parrallèles...
D'accord avec toi...
Si le temps avait emprunté une autre voie?
Si, par exemple, le temps était un labyrinthe avec plusieurs voies qui s'offrent à nous?
Une philosophie laisse apparaître cette idée (malheureusement, je ne souviens jamais du nom de ces grands philosophes, qui ont contribué plus que d'autres à développer notre tout). Le temps serait une accumulation d'instants, ce qui implique la théorie des instants-particules, instants qui ne seraient rien de plus que des choix bicéphales, c'est-à-dire deux intelligences qui s'opposent et créent systématiquement deux issues à cet instant : ainsi, chaque instant crée deux univers, pourquoi pas univers parallèles, qui enfanteront chacun une infinité d'univers, etc... Je n'adhérais pas à toutes les données de cette philosophie, mais elle m'intéresse beaucoup, je l'avoue...
Pour moi, tous ces univers parallèles, nous les vivons d'une certaine façon, en imaginaire. Tous les rêves, les imaginations, les lubies, les mirages, etc... sont des univers parallèles qui à un moment donné (à un instant donné), ce sont dissociés de notre présent à nous par le fait d'une alternative différente au moment crucial du 'choix'. Nous les vivons quelque peu, de façon spirituelle et non physique, chaque rêve appartenant probablement à un univers différent du précédent. Ainsi, quand on croit rêver au futur, ce n'est juste qu'un présent modifié (je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on ne rêve jamais de soi plus vieux qu'on n'est réellement, peut-être différent physiquement, mais pas plus vieux), quand on rêve au passé, ce n'est juste qu'un présent qui aura été plus long à se dessiner.
Si je peux vous conseiller un livre fabuleux (réellement fabuleux selon moi) qui évoque ce parallélisme entre univers, créé par divergence d'univers à partir de choix différents, lisez A La Croisée Des Mondes, de Phillip Pullman : je n'en ai entendu que du bien, et j'ai franchement adoré. Initialement prévu pour un public jeune, il est rapidement passé en formé plus "sérieux", qui vise tout aussi bien les ados que les personnes moins jeunes.
Mon conseil s'arrête là : procurez-vous le et lisez-le!!!
Pour en revenir au temps, et puis peut-être pour clore ce message :
Le temps semble être une dimension capricieuse
Oui, elle l'est car c'est la dimension que nous connaissons qui nous offrent le plus de mystères, dont le principal : le temps est-il continu, ou simplement une accumulation d'instants?
On connaît si mal le temps, qu'il en est une dimension capricieuse.
Et puis nos esprits cartésiens simples ne s'offrent pas la possibilité de se représenter le temps simplement, ce qui peut paraître contradictoire.
Si j'ai été confus, ce n'est pas grave, j'avais envie de montrer à séphiroth qu'il n'avait pas commis de digression sur mon discours.
Bien sûr, ce ne sont que des idées, peut-être intéressantes pour certaines d'entre elles (elles le sont toutes pour moi
), mais chacun n'en garde que ce qu'il en veut...
D'ailleurs, qui a lu ça jusqu'au bout?