Pour en revenir à la manipulation des médias... Je serais bref, car tu as abordé cela sous l'angle du journaliste menant son reportage.
Le reportage tel qu'il est filmé par le journaliste, c'est le houblon, et le résultat, le reportage que tu vois, c'est la cannette de bière.
Tu vois la différence? La bière contient du houblon, mais ce n'est plus du houblon.
Le reportage contient des parties du reportage original, mais ce n'est plus le même.
On y a ajouté des éléments, on a presque tout changé, on a changé sa forme, son apparence, et le goût du reportage original n'est plus qu'un arrière-goût, comme celui du houblon dans la bière.
Evidemment, on ne fait pas toujours cela, mais...
Exemple récent, qui
NE FUT PAS DU A UNE INATTENTION en Belgique, deux tours ayant servi pour une usine (je ne sais plus laquelle), où on traitait des produits chimiques, furent abattues.
Ces tours contenaient encore (comment? Je ne sais pas...) des vapeurs toxiques qui furent libérées à leur destruction et se répandirent sur la région.
Au journal parlé, il fut dit que les émanations étaient bénignes, que les pompiers avaient annoncé qu'il n'y avait aucun danger.
Avant le journal parlé de 13H, sur la chaîne belgo-luxembourgeoise RTL-TVI, il y a une émission où chaque jour on traite d'un problème de société différent avec des personnes invitées (compétentes au niveau du problème) et où les gens sont invités à poser des questions sur le thème du débat aux convives.
Ce problème des deux tours (rien à voir avec le SdA
) y fut abordé.
Un pompier a témoigné: ils n'ont jamais dit que les émanations étaient non-toxiques, car ce jour-là, leurs appareils de mesure étaient en panne!
La population de la région concernée craint, car des symptômes (somme toute encore mineurs) d'intoxication due au gaz délétère (qui contenait des vapeurs de cyanure) se sont fait sentir.
Et pourtant, les médias avaient stipulés qu'il n'y avait pas de risque...
Que s'est-il passé? Ont-ils voulu éviter d'effrayer la population?...
Il semblerait toutefois qu'ils aient délibéremment choisi de dire qu'il n'y avait aucun danger alors que les tests n'avaient pas pu être menés et qu'ils est dit qu'ils étaient au courant de ce fait...
Ceci n'est qu'une broutille, un petit fait divers, mais si on prend la peine de se montrer attentif, on verra qu'il n'est pas une exception.
Encore que dans ce cas, ce ne soit pas une réelle "manipulation"... Juste des conclusions hâtivement formulées en l'absence de preuves pouvant les justifier.
Mais cette pécadille n'est pas insignifiante ni anodine, car elle est très révélatrice, en fait, d'une tendance fâcheuse à tranformer du tout au tout l'information-source.
Il y a aussi sélection abusive de l'information.
Notamment encore au pays de l'Oncle Sam.
Je serais curieux de savoir COMBIEN de fois par jour les mots "black man" sont associés, aux informations, à des évènements négatifs.
Lorsqu'il y a des meurtres, des vols de voitures, des vols, etc, ...
Etrangement, on entend toujours "black man"... Pourtant, les blancs aussi volent, pillent, tuent et violent...
Mais on en parle moins.
On préfère retenir le "black man" car ces deux mots font grimper l'audimat.
Ici, c'est le même.
Il suffit d'observer un groupe de personnes regardant les informations.
On va voir qu'un casse a été réalisé à telle banque.
Pas de précision de nationalité.
On ne s'en offusquera pas outre mesure.
On va ajouter que trois suspects d'origine maghrébine ont été arrêtés: là, on va entendre fuser les "sales arabes", "sales moutoufs" et autres noms d'oiseaux...
Et on va rester pour suivre le reportage, et d'autres personnes vont s'installer devant l'écran, parce que "c'est encore des arabes qu'ont fait le coup"...
J'ai pu analyser ces comportements lors de mes années en internat, où la population estudiantine était très variée.
J'ai aussi constaté que les plus prompts aux remarques xénophobes étaient les étudiants en éducation physique... Ceux-là, le jour où ils seront fichus de retenir correctement leur anatomie et d'utiliser la parole pour autre chose que pour
1) commenter les résultats de football
2) commenter la configuration morphologique d'un être du sexe opposé
3) invectiver tout ce qui est un peu trop bronzé de mille et un noms affreux
Je les écouterais.
Ainsi à Malonne et Champion (près de Namur, en Belgique), ce phénomène de stupidité semble toucher environ 67% des futurs professeurs d'éducation physique...
Les roumains, eux, sont bien plus civilisés et ouverts d'esprits (j'ai longuement étudié les différences comportementales entre les étudiants provenant de l'université de Sibiu en Roumanie et ceux que nous avons par ici).
Cette étude fut menée sur deux ans, et il est bon également de dénoter que la majorité du pourcentage avancé plus haut est réunie rien que parmi les étudiants en première année d'éducation physique.
En troisième, ils sont bien moins nombreux, et puis, il y a déjà eu une "décantation", les éléments les plus "lourds" (et donc plus cons) étant restés au fond, donc, en première année.
Tout cela pour dire que dès que l'on parle d'étrangers ayant commis des forfaits, la populace ignorante grince plus des dents et est plus absorbée par l'information que si l'information concernant la "race" (je hais ce mot... Pour moi, pour qu'il y ait "race", il faut des différences profondes comme entre un humain et un elfe ou un nain... Bref, ce terme ne me semble pas applicable pour des humains dans le monde réel) n'avait pas été divulguée.
Parler de ça fait monter l'audimat, rapporte plus.
Donc, on joue le jeu du racisme en entretenant la xénophobie des gens à l'esprit étroit tout cela parce que ça rapporte...
Donc, on sélectionnera de préférence un forfait perpétré par une personne "immigrée" qu'un délit plsu important commis par des hommes de "race blanche" (ce terme est celui employé en médecine légale, et dans la police également pour identifier les suspects...)...
Voyez comme on sélectionne soigneusement ce qu'on va vous servir...
C'est pour cela que l'esprit critique est d'une importance capitale.
Hum... Merde... J'avais dit en début de post que je serais bref...